J'ai peur des chiens.
Maintenant que je vous sens bien mieux disposés à mon égard que vous ne l'étiez hier, je crois que je peux enfin vous raconter d'où me vient cette phobie des chiens qui me poursuit depuis l'enfance (la phobie, pas les chiens ; ne soyez pas blagueur).
Figurez-vous qu'un jour, en jouant au fantôme avec mon cousin Jo dans la maison de ma grand-mère, m'est venue l'idée, assez stupide je l'admets, de recouvrir ma tête du morceau de tissu qui masquait la grosse télévision installée à côté d'un placard (pour ne rien vous cacher, j'avais prévu de développer ici qu'auparavant on cachait sa télé – comme si on avait honte d'en avoir une et d'avouer qu'on la regardait –, alors qu'il est aujourd'hui du meilleur goût d'exhiber au centre du salon un écran plat trônant aussi majestueusement que la Reine de Saba au milieu de ses esclaves, mais, convenez-en, ceci ne ferait qu'alourdir mon propos, et puis honnêtement qui se préoccupe encore de ce genre de détail à part une tarée dans mon style ?) et du haut de mes six ans j'ai fait :
– Hou !
Ce que n'a alors pas du tout apprécié le chien de Mamie Janine, un dénommé Fouky, berger allemand (mais certainement de l'Est) de son état, qui m'a proprement sauté au visage ; résultat, deux crocs plantés dans ma joue droite, vite soignée par un gros pansement (là, j'aurais aimé ajouter qu'à cette époque on ne vous faisait pas un point de suture pour un oui ou pour un non, mais j'ai peur de passer pour une vieille souche, et pour une fois soyez d'accord, ça noierait mon édifiant récit sous une pluie de perspectives pas très heureuses sur le devenir de l'humanité, et ça je sais bien que vous vous en foutez), une carrière de top-model à oublier (encore que), et cette cicatrice qu'on devine en passant délicatement sa main sous mon œil droit, si si, regardez bien.
Plus cette phobie, donc.
– Hou !
Ce que n'a alors pas du tout apprécié le chien de Mamie Janine, un dénommé Fouky, berger allemand (mais certainement de l'Est) de son état, qui m'a proprement sauté au visage ; résultat, deux crocs plantés dans ma joue droite, vite soignée par un gros pansement (là, j'aurais aimé ajouter qu'à cette époque on ne vous faisait pas un point de suture pour un oui ou pour un non, mais j'ai peur de passer pour une vieille souche, et pour une fois soyez d'accord, ça noierait mon édifiant récit sous une pluie de perspectives pas très heureuses sur le devenir de l'humanité, et ça je sais bien que vous vous en foutez), une carrière de top-model à oublier (encore que), et cette cicatrice qu'on devine en passant délicatement sa main sous mon œil droit, si si, regardez bien.
Plus cette phobie, donc.
Ma psy n'étant pas la cousine à Bruno Bettelheim, je vous épargne le paragraphe que j'avais prévu sur l'analyse transactionnelle de la représentation du loup dans l'imaginaire des petites filles à qui un papa voulant bien faire mais manquant d'imagination a raconté chaque soir de l'hiver 66 Le petit chaperon rouge pour l'aider à s'endormir (ça ne vaut pas Bob l'Eponge, je vous l'accorde) ; mais ne remettez pas sans cesse vos propres phobies sur le tapis, je ne suis pas en train de vous dire que j'ai peur du Loup : non, mon truc à moi, c'est que… j'ai peur des chiens. Les clébards, les toutous, les clebs ; les Médor, les Rex, les Fido, même les Fifis à leur mémère.
Pourquoi ? Pourquoi vous expose-je ici cette phobie somme toute très ordinaire, alors que rien ne m'y contraint, à part, vous l'avez compris, le souci pointilleux ce soir d'être concise (moi qui m'étale d'habitude sans vergogne sur les pages vierges de ce carnet, et qui m'exhibe allègrement pendant des kilomètres sur vos écrans) ? C'est vrai, rien ne m'y oblige. Rien, sauf ce message intime, cette vérité profonde, cette faiblesse coupable : j'ai peur des chiens.
Leur vue me fait trembler ; je ne trouve rien de plus dangereux qu'un chien observant d'un œil torve les restes du repas de son maître dans l'espoir que celui-ci les lui offre (et là, vous avez deviné le sujet que par nécessité d'aller à l'essentiel je n'aborderai pas) ; rien ne me paralyse plus qu'un chien me quémandant une caresse et s'approchant la langue pendante ; rien ne m'effraie davantage qu'un chien aboyant du fond d'un jardin ou d'une cage d'escalier ; et rien qu'en entendre un spécimen lapper sa gamelle à moins de trois mètres cinquante de mon séant me fait venir des humeurs sur le front, des aigreurs à l'estomac, et des bouffées de chaleur au bout des doigts ; dussé-je vous l'asséner à coups de su-sucres et de ba-balles, depuis ce jour maudit où l'un des leurs osa porter la griffe sur moi, je crains la race des canidés ; seuls, peut-être, les chiens d'aveugle trouvent grâce à mes yeux (oui, celle-là elle est facile, je sais, mais je suis fatiguée).
Pourquoi ? Pourquoi vous expose-je ici cette phobie somme toute très ordinaire, alors que rien ne m'y contraint, à part, vous l'avez compris, le souci pointilleux ce soir d'être concise (moi qui m'étale d'habitude sans vergogne sur les pages vierges de ce carnet, et qui m'exhibe allègrement pendant des kilomètres sur vos écrans) ? C'est vrai, rien ne m'y oblige. Rien, sauf ce message intime, cette vérité profonde, cette faiblesse coupable : j'ai peur des chiens.
Leur vue me fait trembler ; je ne trouve rien de plus dangereux qu'un chien observant d'un œil torve les restes du repas de son maître dans l'espoir que celui-ci les lui offre (et là, vous avez deviné le sujet que par nécessité d'aller à l'essentiel je n'aborderai pas) ; rien ne me paralyse plus qu'un chien me quémandant une caresse et s'approchant la langue pendante ; rien ne m'effraie davantage qu'un chien aboyant du fond d'un jardin ou d'une cage d'escalier ; et rien qu'en entendre un spécimen lapper sa gamelle à moins de trois mètres cinquante de mon séant me fait venir des humeurs sur le front, des aigreurs à l'estomac, et des bouffées de chaleur au bout des doigts ; dussé-je vous l'asséner à coups de su-sucres et de ba-balles, depuis ce jour maudit où l'un des leurs osa porter la griffe sur moi, je crains la race des canidés ; seuls, peut-être, les chiens d'aveugle trouvent grâce à mes yeux (oui, celle-là elle est facile, je sais, mais je suis fatiguée).
On trouve que j'exagère ? Peut-être. Que je m'emporte ? Sans doute. Que j'y vais fort ? Certainement. On s'apprête à me sortir la sentence définitive du qui n'aime pas les chiens n'aime pas les hommes ? Holà ! Tout doux, s'il vous plaît. Je n'ai pas dit que je n'aimais pas les chiens ; j'ai dit que j'avais peur d'eux. Et croyez-le, toute la différence est là.
D'ailleurs, je vous aurais bien expliqué cette différence, seulement je sens que je déborde des limites permises, alors tant pis, je sabre les deux paragraphes suivants, c'est vous qui l'aurez voulu : l'un, assez aride et très documenté, sur l'histoire du chien de l'Antiquité à nos jours, depuis la domestication de l'espèce jusqu'à l'économie mondialisée des croquettes animales et de la pâtée diététique, en passant par la permissivité, voire la démission actuelle de certains maîtres-chiens (non mais que fait la police ?) ; l'autre, assez drôle je trouvais, sur la place du chien dans la bande dessinée, une démonstration lumineuse s'appuyant évidemment sur Milou (avec des références savantes à Rintintin et Scoubidou, pour le côté US de la chose) qui est aux chiens ce que Tintin est aux journalistes, c'est à dire une chimère, mais je vois bien que j'en ai déjà trop dit.
Voilà. On me pardonnera, malgré mes efforts, cette introduction un peu trop longue, mais lorsque je me suis brusquement éveillée de cette sieste que nous nous étions accordées, Christine et moi, un de ces dimanches après-midis que nous passions à La Panne, et que j'ai vu ce labrador prêt à planter ses crocs sur la joue de ma Louloute, j'ai poussé un énorme cri.
– Hou ! j'ai fait.
(photos X)…
D'ailleurs, je vous aurais bien expliqué cette différence, seulement je sens que je déborde des limites permises, alors tant pis, je sabre les deux paragraphes suivants, c'est vous qui l'aurez voulu : l'un, assez aride et très documenté, sur l'histoire du chien de l'Antiquité à nos jours, depuis la domestication de l'espèce jusqu'à l'économie mondialisée des croquettes animales et de la pâtée diététique, en passant par la permissivité, voire la démission actuelle de certains maîtres-chiens (non mais que fait la police ?) ; l'autre, assez drôle je trouvais, sur la place du chien dans la bande dessinée, une démonstration lumineuse s'appuyant évidemment sur Milou (avec des références savantes à Rintintin et Scoubidou, pour le côté US de la chose) qui est aux chiens ce que Tintin est aux journalistes, c'est à dire une chimère, mais je vois bien que j'en ai déjà trop dit.
Voilà. On me pardonnera, malgré mes efforts, cette introduction un peu trop longue, mais lorsque je me suis brusquement éveillée de cette sieste que nous nous étions accordées, Christine et moi, un de ces dimanches après-midis que nous passions à La Panne, et que j'ai vu ce labrador prêt à planter ses crocs sur la joue de ma Louloute, j'ai poussé un énorme cri.
– Hou ! j'ai fait.
(photos X)…
16 PETIT(S) COMPRIMÉ(S):
Ah, ben vous n'allez pas être trop copines avec moi, alors.
Non pas que je sois une mémère à son chien chien (déjà, en dessous du Labrador, comme taille, c'est un jouet, pas un chien !! :-) ) mais je trouve que c'est un animal plus que sympathique, et L'Amoureux n'aurait pas été allergique aux poils de ces bestioles, un énorme terre-neuve baveux habillerait élégamment notre parquet !
Avoir un dent contre un chien, c'est perdu d'avance.
Je n'aime que les chiens qui aiment les chats... Les autres : en ragoût !
maaaaoooooooowwwww ?????
mais j'aime bien les chien aussi ... c'est mes chats qu'aiment pas les chiens ;-))
Tout pareil Anitta ! sauf que le berger allemand s'appelait Yaka, que le matin elle m'a mordue à la joue et l'aprem à l'arcade, j'ai fini à l'hosto et depuis j'ai des sueurs froides à la vue d'un clebs. Carrément figée sur place. C'est épique le nombre de longs détours que j'ai fait pour ne pas croiser la route d'un chien... ;-)
Ma première question quand je vais chez qqu'un pour la première fois : "vous n'avez PAS de chien, hein ?", effet amie des bêtes garanti !
Il n'y a pas de mauvais chien, il n'y a que des mauvais maîtres.
Et si le chien est sans maître, ben, c'est un animal sauvage.
J'ai toujours vécu avec un chien.
25 ans avec des bergers allemands qui m'auraient protéger sans hésitation.
Une pause de 3 ans.
Et 5ans avec un Golden (labrador poils longs).
J'adore les chiens. Mais les vrais, les gros.
Pas ceux qui aboient, pas les chiens à sa mémère qui sont aussi mal embouchés que ...
Toutes les phobies sont liées à une mauvaise expérience.
Et je ne crois pas qu'on puisse y faire quelquechose.
Le souci, c'est que tu phéromones la trouille à donf et que les toutous, ils le savent (t'as bien vu leurs grosses truffes), mais je ne t'apprends rien.
Donc, conseil: tu prends une bonne bouteille d'eau de Cologne et hop.
Ou sinon, tu achètes des hamsters.
Plein.
Et dès qu'un chien te parait nerveux, tu lui jettes des hamsters pour qu'il s'occupe.
Barny, un adepte des chiens.
Hé oui, aujourd´hui encore, beaucoup de femmes ont peur du loup.
;-)
J'adore les chiens.
Non, je plaisante. Ca bave, ça pue, ça bouge dans tous les sens. Je ne supporte pas qu'un chien m'approche.
Mais je reviens sur une parenthèse qui n'a pas manqué de m'interloquer :
"auparavant on cachait sa télé – comme si on avait honte d'en avoir une et d'avouer qu'on la regardait –, alors qu'il est aujourd'hui du meilleur goût d'exhiber au centre du salon un écran plat trônant aussi majestueusement que la Reine de Saba au milieu de ses esclaves"
Hum. La remarque est juste, et pourtant, je l'interpréterais différemment. On cache ce qui est précieux ; d'ailleurs les télés étaient en général dans des meubles en bois massifs (certes tres laids) et on les ouvraient dans un rituel qui rassemblait la famille. C'était un moment important : on allait regarder l'Icône. Aujourd'hui, c'est tellement banal que ça doit se confondre avec le mur.
Ah les chiens! moi perso, j'aime bien sauf les toutous à leurs mémère plus larges que haut, les chiens d'attaque , pit bull et autre rotweiller (je sais pas comment ca se crie), la génération des bergers allemands haut devant bas derrière a l'oeuil torve et aux intentions peux claires. les caniches, les yorks, les levrettes, les chiwawa en tout genre, les crados qui puent qu'on ne peux pas caresser sans en avoir la main noir puante même après trois lavages, les trop propres qui mange a la table des maîtres et sentent l'eau de cologne, les baveux, les brusques, enfin toutes sortes de bestioles débiles ou agressives, qui en disent long sur la connerie de leur maître. a part ceux là, j'aime bien les chiens...
Bah moi j'adore les chiens !!! Et je hais les chats. :D
Par contre que les gros chiens ! les ptits trucs a memere qui font qu'aboyer j'ai envie de les shooter ! Et Anitta tu dis tout ça parce que tu connais pas ma chienne ! Un de mes meilleurs amis deteste les chiens, mais maintenant qu'il connaît Océane, il l'aime elle. :)
Et moi je dis qu'il faut toujours se méfier des animaux; ils peuvent être imprévisibles!!!
ah je comprends pourquoi anitta montre son profil gauche sur son blog
pov anitta :'(
j'ai peur des chiens et en plus je ne les aime pas. Je leur trouve un air stupide, et un air veule d'esclave servile, qui peut se transformer soudainement en figure de bête féroce.
Un chat ça a un air aristocratique et ça ne rapportera jamais une baballe.
je suis bourré de préjugés et j'aime ça. :-)
ps : c'est un procédé infâme que de nous sucrer des paragraphes et de nous le dire.
Je n'ai rien contre les chiens...Rien contre ce chien la,
http://del4yo.blogs.com/non_dairy_diary/images/doggie04.jpg
qui se mettait systematiquement entre moi et les etrangers, et qui m'aime d'un petit coeur tres tendre et tres con ...Mais je deteste tous ceux qui oublient que c'est un animal, les imbeciles. Je n'en veux pas au chien qui m'a mordue, mais tres sincerement j'ai pietre estime du maitre qui le traitre comme un enfant. Ce n'est pas un bebe c'est un animal. Un animal qui a une notion tres differente de la notre de la hierarchie, de la vie en meute, etc.
Bref ca peut etre dangereux, et je te comprends bien. Tres bien! Elle n'a pas eu trop peur ta fille?
Bon alors, comme le dit Anne, les chiens qui arrivent nettement en-dessous de la ceinture d'une personne de taille moyenne (ne pas prendre la mienne, sinon ce seraient des ours)- ce ne sont pas des chiens mais des saucissons.
Ensuite, la peur des chiens est légitime. Comme le dit Ben (je crois), il n'y a pas de mauvais chien il n'y a que de mauvais maîtres. Un bémol tout de même - il y a des races de chiens qui ont une prédisposition à l'agression plus forte que les autres - en raison du cerveau qui grandit plus vite que la tête. Du coup ça leur fait pêter les plombs. Exemple les pit-bulls.
Je n'ai pas peur DES chiens, mais de certains chiens. J'aime ces bestioles, y'a des races que j'adore, y'a des chiens d'amis que j'adore, y'en a que je n'approche pas.
De toute façon, personne n'arrive à la pattoune de mon Sagapo d'amour.
Ton intro est géniale - paralysante et hypnotique!
J'adore les chats, j'adore les chiens. Ne pas en avoir me manque. Mais bon, une phobie, ça ne se commande pas…
Si c'est une phobie il faut aller voir un psy. Dommage car la plupart des chiens sont attachants. Tout dépend de ce qu'on en aura fait. Un chien ne peut avoir que des réactions de chiens. Le tout c'est de le savoir. En attendant tu peux essayer ca !
http://www.thechien.com/
Pour celles qui ont peur des souris ou qui sont allergiques aux chats ou aux lapins il existe un équivalent.
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